Vietnam, novembre 2009.

Publié le par TiF.

Alana était en danger, et axel et atchun luttaient de toutes leurs forces, laminées, pour sauver leur fille.

 

Je les rejoins au Vietnam, quelques jours.

Pour partager leur souffrance, voir ma petite filleule, prendre ce que je pouvais prendre.

 

La semaine fut longue, douloureuse. Prise en étau entre leurs deux chagrins, leurs deux colères, j'ai été ballotée par la violence de leurs sentiments, la désolation de les voir si déchiquetés, tâchant tant bien que mal de tempérer ce qui pouvait l'être... Autant dire par grand chose.

 

Alana semblait mourante, à peine vacillante en soins intensifs, rongée de fièvre, de cette douleur qu'elle ne pouvait pas exprimer, son  petit corps tendu au coeur de l'hopital pour enfants de Saigon.

 

Je les ai accompagnés là-bas, découvrant des bâtiments regorgeant d'enfants malades, présentant un grand jardin permettant d'attendre, de trainer, de se poser sur un banc.

Cela m'avait marqué, car dans cet hopital où la maladie régnait, la vie était toujours présente, dans la vie des enfants, dans leurs rires.

Je me souviens de ces mamans en pyjama, courant après leur petit, un biberon à la main, pour les faire manger dans ce parc si vert.

 

Je n'aime pas Ho-Chi-Minh  Ville.

C'est agressif, bruyant.

Comme une modernité écorchée.

 

Alana était sous respirateur artificiel, la décision de la débrancher faisait terriblement son chemin, ses parents se préparant à ce qui semblait alors inévitable.

 

Ma place n'était plus là.

Vivre ça était au delà de moi.

 

Et dans ce tourment permanent, je n'étais plus une aide, ni même un soutien.

Je devenais le prétexte de disputes de plus en plus violentes, chacun voulant sa part du maigre réconfort que je ne savais leur donner, et qu'ils ne pouvaient pas s'apporter.

 

Partir.

Souffler.

Egoistement. Parce que la vie, c'est savoir se préserver.

J'espère qu'ils l'ont compris à ce moment là.

Je le pense.

 

 

Publié dans Vietnam

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